Pour de nombreuses entreprises africaines, l’accès au financement demeure un défi majeur. Les circuits bancaires traditionnels, bien que courants, présentent souvent des obstacles : conditions strictes, taux d’intérêt élevés ou encore garanties difficiles à fournir. Dans ce contexte, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) se positionne comme une alternative crédible et innovante pour lever des fonds sans passer par une banque.
Pourquoi chercher des alternatives aux banques ?
Les banques jouent un rôle fondamental dans le financement de l’économie, mais elles ne peuvent pas répondre à tous les besoins. Les PME, en particulier, se retrouvent parfois exclues des circuits bancaires classiques en raison de leur taille, de leur niveau de formalisation ou de leur historique financier limité.
Recourir au marché financier permet non seulement de diversifier ses sources de financement, mais aussi de renforcer la visibilité, la crédibilité et la gouvernance de l’entreprise.
Les solutions offertes par la BRVM
1. L’émission d’obligations et/ou billet de trésorerie
La BRVM permet aux entreprises d’émettre des obligations ou des billets de trésorerie, c’est-à-dire des titres de créance, auprès d’un large public d’investisseurs. Cette solution permet de mobiliser des ressources importantes sur de courtes durées longues et à des conditions souvent plus souples que celles du crédit bancaire.
Exemples : de nombreuses entreprises africaines ont levé avec succès des fonds via des obligations cotées à la BRVM.
2. Le compartiment croissance
La BRVM a mis en place un compartiment dédié aux PME/PMI : le compartiment croissance. Il permet aux entreprises de taille moyenne d’accéder au financement en émettant des actions ou des obligations tout en bénéficiant d’un encadrement adapté à leur profil. Ce compartiment exige des conditions d’entrée allégées, ce qui facilite l’accès à la bourse même pour les structures en phase de développement.
3. Le programme de titrisation
La BRVM offre également la possibilité de mettre en œuvre des opérations de titrisation, via le marché obligataire. Ce mécanisme permet à une entreprise de transformer des actifs futurs (créances, loyers, contrats) en liquidités immédiates.
C’est un levier particulièrement efficace pour les institutions financières, les coopératives ou les entreprises disposant de flux financiers réguliers.
4. Les fonds communs de placement à risque
Les fonds communs de placement à risque permettent aux entreprises d’accéder indirectement à des sources de financement via la prise de participation. Ces fonds injectent du capital dans des sociétés prometteuses, contre une part du capital, sans exiger un remboursement immédiat comme dans le cas d’un prêt.
Avantages de la BRVM pour les entreprises
- Moins de dépendance vis-à-vis du système bancaire
- Accès à des capitaux plus importants
- Amélioration de la gouvernance et de la transparence
- Renforcement de l’image de marque et de la crédibilité
Lever des fonds sans passer par une banque n’est plus une utopie pour les entreprises de l’UEMOA. Grâce à la BRVM, plusieurs alternatives existent pour accéder aux marchés financiers et mobiliser des ressources durables. Pour en tirer pleinement profit, les entreprises doivent s’engager dans une démarche de formalisation, de transparence et de structuration stratégique. La BRVM, quant à elle, continue d’évoluer pour devenir un véritable catalyseur du financement de l’économie régionale.
